12.

Le journal d’Onyx

 

 

Tout de suite, Wellan comprit qu’ils affrontaient le même ennemi que les premiers Chevaliers, car l’illustration représentait bien un dragon de l’empereur. La bête monstrueuse était assise, ses pattes de devant repliées contre son poitrail, son long cou arqué comme celui d’un cygne et sa gueule ouverte, prête à attaquer.

Avant de toucher le livre, Wellan passa prudemment la paume au-dessus de sa surface. Nomar l’avait maintes fois mis en garde contre les objets manipulés ou ensorcelés par d’autres mages. Il existait plus d’une façon de poser un piège invisible. Il en avait déjà été victime quelques années auparavant dans le cratère d’Alombria. Il ne ressentit rien de malfaisant dans ce journal, outre le cadenas magique conçu par l’auteur pour empêcher les curieux d’en prendre connaissance.

Mais si Onyx ne voulait pas qu’on lise cet ouvrage, pourquoi ne l’avait-il pas emporté avec lui ? Et pourquoi l’avoir caché dans la bibliothèque au lieu de le détruire ? À moins qu’il ne l’ait volontairement laissé au palais dans l’espoir que ses descendants le découvrent un jour…

Prudemment, Wellan tourna la première page et trouva la suivante parsemée d’une écriture fine et soignée. Pourtant Sage et Farrell prétendaient tous deux que leur ancêtre commun était un paysan. Or, règle générale, ces bonnes gens ne savaient ni lire ni écrire. De plus, aucune date ne figurait au début de ce document. Il était donc impossible de savoir si Onyx l’avait écrit au début, au milieu ou à la fin de la guerre contre les insectes. Seule la lecture du journal pouvait lui fournir cette information.

Wellan rassembla plusieurs chandeliers. Il les plaça autour du livre, sachant qu’il ne pourrait pas s’arrêter avant d’avoir terminé sa lecture. D’un geste de la main, il alluma toutes les bougies et s’installa sur le banc de bois. Enfin, il se plongea dans l’ouvrage.

« Je m’appelle Onyx, fils de Saffron le meunier, Je suis né dans un petit village très éloigné du Château d’Émeraude, gouverné à l’époque par le Roi Jabe, un monarque juste, mais couard. »

Wellan sourcilla d’étonnement. Il s’agissait là d’une accusation grave portée contre l’un des gouvernants du continent.

« Étant le septième fils dun homme prospère qui pouvait déjà compter sur les aînés pour faire fonctionner son moulin et entretenir ses terres il fut décidé que j’apprendrais à lire et à écrire afin de consigner les transactions de la famille et d’assurer la correspondance avec les conseillers financiers du roi. Je savais que je n’étais pas fait pour travailler la terre ou transporter des sacs de farine, mais je ne voulais pas non plus devenir un érudit. Je rêvais d’être commandant d’armée. Mais pour servir ainsi le royaume, il fallait provenir d’une famille noble. La mienne était à l’aise, tout au plus. Je me suis plié à la volonté de mon père, surtout par crainte, car les sanctions qu’il imposait à ceux qui lui résistaient étaient très sévères. J’ai donc commencé mes classes avec un maître à la maison, puis, lorsqu’il ne sut plus rien m’enseigner, mon père me fit admettre au château pour que je poursuive mes études auprès de Nomar. »

Le grand chef arrêta de respirer. Jamais il n’avait lu dans les nombreux traités d’histoire que possédait la bibliothèque que cet Immortel avait habité Émeraude. Le maître lui-même ne lui en avait jamais parlé lors de son séjour au Royaume des Ombres.

« Il ma aussitôt indiqué les différentes sections de la bibliothèque et m’a défendu de lire certains volumes qu’il disait trop dangereux pour mon jeune esprit. Évidemment, la nuit, lorsque tout le château dormait, je me faufilais jusque-là et j’en dévorais quelques passages à la fois. »

Un sourire se dessina sur les lèvres de Wellan, qui avait jadis fait la même chose. De plus en plus intrigué, il tourna rapidement la page.

« La connaissance est larme la plus dangereuse. Ces bouquins contenaient des renseignements prodigieux non seulement sur Enkidiev, mais sur tous les autres continents du monde. J’ai appris que nous sommes entourés de civilisations étranges qui jouent un rôle précis dans le fonctionnement de l’univers. Et ces mondes n’ont même pas conscience de l’existence de leurs voisins. »

Wellan considéra cette section de la bibliothèque qu’il avait pourtant épluchée avec soin. Il avait lu tous les livres qu’il pouvait forcer avec sa magie, soit la presque totalité. Mais ils traitaient tous d’incantations complexes et peu utilisées. Où se trouvaient donc ces ouvrages sur l’histoire de ces peuples inconnus ? Il se replongea dans sa lecture en espérant apprendre tout ce que le Chevalier Onyx savait.

« Jai tout de suite été attiré par les livres qui racontaient les sanglantes conquêtes par l’Empereur Noir du continent appelé Irianeth, Je crois qu’au fond de moi dormait déjà une puissante ambition de posséder mon propre royaume, mais je n’étais qu’un paysan à qui l’on avait accordé le grand privilège de vivre au château. J’étais assuré de ne rien recevoir de mon père à sa mort, rien qui me permettrait d’acheter ma propre maison. Son moulin, ses terres et sa fortune iraient à mes frères qui les avaient fait fructifier. À moi il ne léguerait que le savoir : un vaste empire où je régnerais seul »

« Finalement, ce n’est ni le maître ni le roi, mais ma connaissance approfondie de l’esprit d’Amecareth qui m’a permis de m’élever au-dessus de ma condition. Lorsque Nomar a quitté le château sans annoncer où il allait, ses habitants n’ont pas remarqué que je n’étais pas parti avec lui J’ai donc passé plusieurs semaines à lire en paix et à me rassasier la nuit dans les cuisines du palais. Mais je n’allais pas devenir un homme important en vivant comme un rat. À la mort de mon père, j’ai pris femme dans mon village, comme l’exigeait son testament. Mais puisque je n’étais plus tenu de lui obéir pour le reste, j’ai falsifié mes lettres de référence et je me suis enrôlé dans l’armée afin de nourrir ma nouvelle famille. Je ne pouvais pas devenir commandant, parce que je ne possédais pas de fortune, mais j’aurais au moins la chance de me faire remarquer en tant que simple soldat, »

« L’exercice physique étant un excellent contrepoids à un surplus d’activité mentale, mon entraînement militaire me fit le plus grand bien. Je maniais les armes de façon naturelle, mais je ne me battais jamais pour le plaisir. Chaque fois que je croisais le fer avec un adversaire, c’était pour le vaincre et l’écraser à mes pieds. J’ai donc acquis la réputation d’un soldat sans pitié et cela me fit rapidement monter en grade. J’étais devenu le bras droit du commandant en chef de l’armée d’Émeraude lorsque notre devoir militaire nous conduisit au Royaume d’Argent, où un grand nombre de paysans avaient mystérieusement été tués en une seule nuit par un ennemi insaisissable qui leur avait arraché le cœur. Nous ignorions à l’époque que ces premières agressions des insectes allaient se transformer en véritable invasion. »

« Il va raconter ses propres expériences militaires contre les forces d’Amecareth, comprit Wellan, et, selon toute probabilité, la dernière bataille sur les plages de Zénor, à condition toutefois qu’il ait tenu ce journal jusqu’à la fin de la guerre, juste avant de filer vers le nord avec ses disciples. » Il tourna la page, content de trouver la suivante remplie de la même écriture ancienne.

« Ma rencontre avec le Roi d’Argent fut probablement le tournant le plus important de ma vie. Hadrian était un jeune monarque, beaucoup plus près de son peuple que tous ses prédécesseurs. Il ne se contentait pas de régner en sécurité dans son grand palais sur la colline, d’où l’on pouvait voir l’océan. Il avait appris à se battre et à monter à cheval. Sa Majesté était la même au milieu d’un combat que lorsqu’elle recevait sa cour dans ses beaux habits. Ce n’est pas de l’amitié que j’éprouvai d’abord pour lui, mais de l’envie. Il avait tout ce que je rêvais de posséder. Né riche et puissant, il mourrait riche et puissant. Je n’étais qu’un soldat d’Émeraude parmi tant d’autres, érudit, certes, mais vêtu des mêmes loques que tous mes compagnons d’armes. Mon seul bien précieux était mon épée. J’avais dépensé toute ma solde pour faire forger cette arme bénie par les dieux eux-mêmes. »

« Parce que je ne venais pas d’une famille noble, j’admirais Hadrian de loin. Je me sentais indigne de respirer le même air que lui. Mais un soir ; malgré toutes mes précautions, le destin nous réunit. En pleine nuit, sous le couvert d’épais nuages, les insectes ont débarqué avec leurs terribles dragons sur la plage du Royaume d’Argent où nous avions établi notre camp. Dès qu’il a su que les combats étaient engagés, le roi s’est précipité à notre aide avec ses propres soldats. Tout comme moi, Hadrian était un homme sans peur et un puissant guerrier. En peu de temps, nous nous sommes retrouvés au front, presque dos à dos, à abattre tout ce qui se trouvait devant nous. Heureusement, il ne s’agissait que d’un petit groupe d’éclaireurs de l’empereur, sinon nous aurions tous été massacrés, »

« Ont-ils creusé des trappes pour piéger les dragons ? » se demanda Wellan, de plus en plus intéressé par le récit. Il trouva la réponse à la page suivante.

« Les soldats-insectes furent faciles à tuer, mais leurs bêtes de combat se montrèrent plus coriaces. Elles nous attaquaient en lançant leurs longs cous devant elles. Seules les épées magiques comme la mienne parvinrent à leur trancher la tête au moment où leurs crocs senfonçaient dans le corps de leurs victimes. Beaucoup d’hommes périrent avant que tous ces monstres soient abattus. Le soleil se levait lorsque je me surpris à découper en rondelles le cou du dernier dragon, jusqu’à son poitrail, en poussant des cris de rage qui se répercutèrent très certainement jusqu’à Zénor. »

« Vidé de toutes mes forces et maculé du sang noir de nos ennemis et du sang rouge de mes compagnons, j’ai laissé tomber mon épée dans les galets. C’est à ce moment que j’ai aperçu Hadrian, debout à quelques mètres de moi, en tout aussi piteux état. Il tenait encore son arme, mais elle était devenue si lourde pour son bras épuisé que la pointe traînait sur le sol. Il m’a alors salué d’un mouvement de la tête. Je n’ai même pas eu le courage de lui répondre. Au lieu de rendre hommage à ce brave roi guerrier, j’ai tourné les talons et j’ai marché comme un idiot en direction de l’océan. Je ne savais plus ce que je faisais. Je ne savais plus qui j’étais. »

Wellan aussi avait vécu ces périodes de désorientation après de dures batailles, encore plus terribles lorsque certains de ses frères étaient blessés et qu’il ressentait physiquement leur douleur. Mais jamais les soldats de la nouvelle incarnation des Chevaliers d’Émeraude n’avaient abattu de dragons adultes à l’aide de leur seule épée.

« Je crois que je suis tombé dans l’eau. Je ne sais pas si jai perdu conscience avant ou après m’être abîmé dans les vagues. Je ne me suis réveillé que le lendemain, nu comme un ver, dans des draps de satin. La chambre où je me trouvais était la plus somptueuse qu’il m’ait été donné de voir : autour de moi, il y avait de belles tapisseries tissées de bleu et d’argent, des statues de déesses et de dieux, des vases précieux contenant des fleurs fraîches qui embaumaient toute la pièce. Ce lit était si confortable que je ne voulais plus le quitter. On m’avait lavé et mes quelques blessures n’étaient que superficielles. Elles guériraient avec le temps. Nous ne savions pas encore comment les traiter nous-mêmes à l’époque. Nous l’avons appris plus tard avec Abnar. »

« Onyx a donc écrit ces lignes après avoir reçu ses pouvoirs du Magicien de Cristal », en déduisit Wellan, tout à fait captivé.

« Cette chambre était celle du Roi d’Argent et ses propres serviteurs exauçaient mes moindres désirs. Moi, le fils du meunier devenu érudit puis soldat, j’étais soigné dans la demeure d’un grand roi. On m’avait parfumé la peau et lavé les cheveux. Il y avait là de la nourriture en si grande quantité que je ne pouvais évidemment pas tout manger, mais mon cœur était heureux juste à la regarder. C’est alors que le Roi Hadrian est arrivé. Il portait des vêtements noirs sertis de pierres précieuses. Une chaîne d’argent ceignait sa tête et des bracelets brillants ornaient ses poignets. Il était grand et robuste : un véritable seigneur. »

« J’ai voulu me prosterner au sol, mais le roi m’a saisi par les épaules, puis m’a serré contre lui en riant de bon cœur. Il m’a dit qu’il avait enfin trouvé un frère sur le champ de bataille et qu’il ne pourrait plus jamais se passer de moi. Il m’a donné des vêtements neufs car ses domestiques avaient brûlé mes loques. J’ai d’abord pensé qu’autant de bonté cachait quelques sombres desseins, mais tout ce que le Roi d’Argent voulait en retour, c’était l’amitié d’un compagnon d’armes de sa trempe. J’ai donc porté les couleurs de son royaume, même si j’étais un soldat d’Émeraude. Hadrian m’a fait cadeau d’une tunique entièrement composée de petits anneaux de métal que seule une épée puissante pouvait traverser. »

« Nous avons dès lors combattu côte à côte sur les plages des Royaumes d’Argent et de Cristal. Les soldats-insectes étaient de plus en plus nombreux et audacieux. Ils continuaient de faire débarquer leurs dragons sur le continent. Alors les hommes de Cristal, tous de vaillants guerriers, nous ont enseigné à piéger ces bêtes. Tandis que nous creusions les trappes à la sueur de nos fronts, le Magicien de Cristal nous est apparu. Il nous a parlé d’Amecareth, qui entendait dominer le monde. L’empereur des insectes était beaucoup plus ambitieux que son prédécesseur. Non seulement il voulait conquérir toutes les autres races de l’univers, mais il avait également l’intention de les anéantir afin de s’emparer de leurs terres. »

« Il y a donc cinq cents ans que le même Empereur Noir sème la dévastation chez ses voisins », calcula Wellan. Combien de peuples avait-il exterminés sur son passage ? Combien avaient résisté ?

« C’est à ce moment que le Magicien de Cristal nous a fait une offre impossible à refuser. Si nous arrivions à rassembler une puissante armée, il nous donnerait les pouvoirs magiques qui nous permettraient de vaincre Amecareth et ses sombres serviteurs. S’il avait su que le Roi d’Argent allait s’assurer la loyauté de vingt mille bons soldats en provenance de tous les royaumes, il n’aurait probablement pas conclu ce marché, car il lui fut bien difficile, par la suite, d’éliminer tous ceux qui ne méritaient pas cette puissance. »

« Vingt mille soldats ! » s’étonna Wellan. Jamais dans le peu d’années qui lui restait à vivre il n’aurait la possibilité de mener autant d’hommes au combat. Il continua à lire attentivement, mais il n’apprit rien qu’il ne savait déjà au sujet des pouvoirs magiques accordés à ces hommes par Abnar : celui de lancer avec leurs paumes des jets de feu et des rayons destructeurs, ainsi que des halos d’énergie suffisamment puissants pour détruire toute une flotte.

Les premiers Chevaliers pouvaient aussi communiquer entre eux avec leurs esprits et déplacer des objets sans les toucher. Mais le Magicien de Cristal avait aussi augmenté leur force physique et ensorcelé leurs armes. Les nouveaux Chevaliers n’étaient donc qu’une pâle imitation des premiers. Après la description de leur adoubement collectif sous le nom de l’Ordre d’Émeraude, Onyx racontait ce qu’il savait sur les attaques des insectes.

« Amecareth est un tacticien intelligent, mais parce quil est un insecte, il ne pense pas comme un soldat humain. Sa stratégie est beaucoup plus complexe. Il semble toujours ne poser qu’un seul geste à la fois, mais en réalité, il travaille sur plusieurs plans. Il ne lance jamais d’attaque inutile. L’empereur profite de ces invasions pour se débarrasser de ses sujets les moins forts et des races conquises qui lui déplaisent. Il les jette dans la mêlée au début des combats pour donner à ses ennemis l’impression que son armée est faible, puis il envoie ses véritables guerriers, »

Ses véritables guerriers ? répéta Wellan en glissant le bout de l’index sur les lettres anciennes.

Les hommes-insectes, puis les hommes-lézards et ensuite les rats… Ayant été faciles à repousser, ils risquaient en effet d’endormir la vigilance de ses hommes. Mais à quoi ressemblaient donc les véritables guerriers de l’empereur ?

« Après plusieurs victoires sanglantes, notre armée s’est crue invincible. Alors, les gros insectes sont arrivés et ceux-là savaient se battre. C’est contre cet adversaire de taille que nous avons finalement mesuré notre valeur. Il est rapidement devenu évident que ces monstres tentaient de se diriger vers la Montagne de Cristal. Amecareth cherchait désespérément quelque chose. Il n’avait pas uniquement envoyé ses soldats pour s’emparer d’un nouveau territoire, il voulait probablement mettre la main sur le symbole même de notre unité, soit l’antre du Magicien de Cristal. Du moins, c’est ce que nous croyions. Pour Hadrian, il était hors de question que l’ennemi pénètre à l’intérieur des terres. Il voulait l’éliminer sur les plages du continent, alors il a divisé nos forces, de Zénor jusqu’au pays des Elfes, en mettant à la tête de chaque groupe un de ses hommes de confiance. »

« Et il possédait suffisamment d’hommes pour le faire », calcula Wellan. Les nouveaux Chevaliers ne pourraient jamais couvrir ainsi toute la côte et espérer la défendre, surtout avec le quart des pouvoirs magiques de leurs ancêtres. Mais Onyx allait-il décrire l’élite militaire d’Amecareth ? Il tourna la page et sursauta alors que quelqu’un l’enlaçait par derrière. Il tourna vivement la tête. Bridgess le fixait avec amour.

— Mais quel est donc ce bouquin qui t’absorbe au point où tu ne ressens même plus l’approche de ta femme ? se moqua-t-elle.

Elle l’embrassa tendrement avant qu’il puisse répondre. Il s’abandonna à ce baiser, même s’il aurait préféré poursuivre sa lecture. Il avait appris, en effet, qu’il était parfois préférable de se comporter en époux avant d’agir en soldat.

— Ce ne peut pas être un nouveau livre, puisque tu as déjà lu tout ce qu’il y a ici, réfléchit-elle.

— Il se trouvait dans un compartiment secret que Kira a flairé. C’est un journal important pour nous tous.

— Un journal qui t’empêchera de dormir avec moi ?

Il garda le silence et elle comprit qu’elle ne gagnerait pas la partie contre son intense curiosité. Elle embrassa ses cheveux blonds de plus en plus parsemés de mèches grises.

— Je t’en parlerai demain matin, tenta-t-il.

— Je sais.

— Je te promets d’aller réchauffer ton lit dès que j’aurai terminé de lire ce document.

Bridgess jeta un coup d’œil à la taille de l’ouvrage et releva un sourcil incrédule. Cette fois encore il passerait très certainement toute la nuit dans la bibliothèque. Elle caressa doucement sa joue. Il prit sa main et l’embrassa.

— Je t’aime, murmura-t-il.

— Moi aussi. À demain, beau Chevalier.

Et elle s’en alla, suivie par le regard inquiet de Wellan. Il n’aimait pas faire des choix aussi difficiles. D’une part, il adorait sa femme et il voulait la rendre heureuse, mais il devait aussi, d’autre part, protéger Enkidiev. Les renseignements que contenait ce journal lui permettraient de faire un bien meilleur travail avec ses soldats.

Le Journal d'Onyx
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